Utilisés depuis des millénaires, les pigments naturels constituent une solution plus respectueuse de l’environnement et suscitant moins de réactions pour la peau que les pigments issus de la chimie industrielle. Découvrez leur parcours historique, leur usage traditionnel, les végétaux impliqués dans leur fabrication et leur place dans certaines pratiques culturelles.
L’origine des pigments naturels dans les cosmétiques
Extraire des couleurs à partir de sources minérales, végétales ou animales n’a rien de récent. Cette pratique est ancienne et traverse les âges, de l’Antiquité jusqu’à nos jours. Si aujourd’hui, ces pigments sont de nouveau recherchés dans une logique de sobriété et de réévaluation des procédés sensibles pour la santé et la nature, ce n’est pas un phénomène isolé. En effet, de nombreuses formulations intègrent désormais des alternatives issues du vivant, remettant en question les formulations les plus récentes et complexes.
Histoire des pigments naturels
Les archives archéologiques et les observations ethnographiques permettent de retracer l’utilisation de certains pigments couleur terre ou végétaux dès les premières sociétés organisées. L’Égypte antique a laissé de nombreuses traces d’un usage ritualisé et esthétique de la malachite ou de la poudre d’ocre. En méditerranée, les civilisations grecques et romaines utilisaient des argiles colorées ou des extraits de plantes locales pour colorer la peau ou élaborer des produits d’apparat. Les procédés consistaient à broyer finement les matériaux bruts, souvent à l’aide de pierre ou de pilons spécifiques, qui servaient à la fois d’ustensiles de beauté et d’instruments de préparation.
Tableau comparatif des pigments
Pigments | Sources | Effets sur la peau | Contraintes techniques |
---|---|---|---|
Naturels | Minéraux, végétaux, animaux | Moins agressifs, bonne tenue | Choix de teintes plus limité |
Synthétiques | Chimie organique | Large déclinaison de couleurs | Risque de sensibilités cutanées ou de controverses |
« Depuis le passage au maquillage contenant des réseaux végétaux ou des ocres, ma peau est plus stable, et j’apprécie le rendu doux mais visible des couleurs. » – Sophie, consommatrice régulière.
Végétaux utilisés et aspects environnementaux
Parmi les plantes les plus couramment mobilisées, on retrouve la racine d’orcanette, la poudre de betterave, le curcuma ou encore certaines algues séchées. Ces végétaux permettent de produire des rouges, orangés, bruns et jaunes connaissables. Pour parvenir à isoler les pigments, plusieurs techniques existent, comme la macération dans l’huile, le séchage et le broyage manuel ou mécanique. Ces méthodes nécessitent une attention particulière, mais elles minimisent souvent le recours aux solvants puissants ou aux additifs non biodégradables. Ce type de production artisanale ou semi-industrialisée est d’ailleurs inscrit dans un mouvement plus global de réappropriation des méthodes simples, souvent considérées comme plus sobres.
Stratégies de communication et mentions réglementées
Les entreprises travaillant dans l’univers du maquillage s’emploient régulièrement à faire valoir les traces végétales ou minérales présentes dans leurs formulations. Dans ce contexte, les emballages font souvent apparaître des informations sur l’origine des ingrédients, leur mode de transformation ou leur production locale. Cela permet une transparence jugée intéressante pour les consommateurs, surtout ceux attentifs aux cycles courts ou aux produits bons pour la peau à moyen terme. Certaines marques visent des mentions répondant à un cahier des charges plus strict (comme les labels produits bio ou sans tests sur animaux), ce qui permet d’assurer une certaine rigueur sur les origines et les traitements subis par les pigments incorporés.
Contextes culturels et portée symbolique
Les pigments naturels ne sont pas uniquement considérés selon leur application esthétique. Leur usage possède aussi des résonances culturelles ou rituelles. Dans certaines aires géographiques, ils font partie des traditions, que l’on pense au henné appliqué en motifs sur les mains et les pieds lors des mariages en Inde, ou aux peintures corporelles tribales réalisées à partir d’argiles colorées dans certaines régions d’Afrique. Ces pratiques inscrivent les pigments dans une dimension plus large que celle de l’apparence : elles participent à des temps forts, à des rites de passage, ou à des marquages d’appartenance.
Contraintes techniques et innovations
Les formulations intégrant des pigments naturels continuent de présenter des écarts par rapport aux exigences liées à l’intensité des teintes ou à la diversité chromatique. Effectivement, les particules issues de végétaux ou de minéraux sont parfois sensibles à la lumière ou au pH de la peau, ce qui impose aux chercheurs d’adapter les bases et les textures. Les avancées dans l’encapsulation, dans le traitement à froid ou dans le couplage avec certaines gommes naturelles permettent toutefois de progresser sans recourir à des substances controversées. Avec le temps, des marques proposent d’ailleurs des gammes dont la pigmentation rivalise, pour certaines nuances, avec les productions aux ingrédients conventionnels.
Leur application est souvent mieux tolérée, et les impacts environnementaux liés à leur extraction peuvent être mieux maîtrisés.
On en extrait à partir de sources minérales (comme les ocres), végétales (betterave, curcuma), ou animales (comme la cochenille).
Synthétiser les usages du maquillage sans évoquer les pigments naturels mènerait à une compréhension partielle du sujet. Ces ingrédients font partie de nombreuses traditions, mais ils continuent aussi de nourrir une dynamique contemporaine axée sur la sobriété. En laissant davantage de place à ces pigments dans la chaîne de création, les professionnels du maquillage œuvrent vers des propositions équilibrées entre efficacité colorante, respect du vivant et intérêt pour les formes alternatives de production.
Sources de l’article
- https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/les-fiches-pratiques/cosmetiques-bio-et-naturel
- https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/les-produits-cosmetiques